Colloque international : Langues et savoirs : entre hégémonie linguistique et diversité cognitive.

 

 

Université Sultan Moulay Slimane – Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Beni Mellal

En partenariat avec le L.R.A.L.L.A.R.C., l’Association Eurêka pour les Recherches et les Études sur la Langue, la Littérature et l’Identité et la Fondation Mohammed Bassir pour la recherche, les études et la communication

 

Organisé les 27 et 28 novembre 2025 au sein de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Sultan Moulay Slimane, le colloque international « Langues et savoirs : entre hégémonie linguistique et diversité cognitive » a réuni cinquante-sept participantes et participants venus de France, de Belgique, de Tunisie, de Cameroun et du Maroc. Porté par la Faculté des Lettres, le Laboratoire L.R.A.L.L.A.R.C., l’association Eurêka et plusieurs partenaires institutionnels, l’événement s’est inscrit dans une dynamique de coopération scientifique visant à interroger les rapports complexes entre langues, pouvoirs et production de la connaissance.

 

Durant deux journées, chercheuses, chercheurs et doctorants ont exploré les multiples dimensions de la question linguistique : place des langues dominantes dans les circuits du savoir, formes de résistance portées par les langues locales ou minorées, enjeux de traduction et de médiation culturelle, apports des neurosciences à la compréhension du plurilinguisme. Les communications ont montré comment toute langue structure la pensée, filtre le réel et façonne les cadres épistémiques, mais aussi de quelle manière les pratiques littéraires, pédagogiques, artistiques et cinématographiques détournent ou réinventent ces cadres pour ouvrir d’autres manières de comprendre et de dire le monde.

 

Les différents panels consacrés aux travaux doctoraux ont renforcé la dimension formatrice du colloque en donnant une visibilité aux recherches émergentes, qu’il s’agisse des politiques linguistiques marocaines, des enjeux de justice cognitive dans l’enseignement, de la création néologique en amazighe, du plurilinguisme des écrans, de la variation linguistique en littérature ou encore de l’usage des technologies numériques dans la préservation des langues menacées. L’ensemble des contributions atteste de la vitalité d’un champ de recherche qui refuse les simplifications et interroge la place réelle des langues dans la construction du savoir.

 

En rassemblant des spécialistes de disciplines variées autour d’un questionnement commun, le colloque a consolidé les partenariats Sud–Sud et Sud–Nord déjà engagés par l’Université Sultan Moulay Slimane, le LRALLARC, l’association Eurêka et leurs partenaires. Plusieurs pistes de collaboration ont émergé, notamment autour de l’observation des pratiques plurilingues, de l’analyse des politiques éducatives et du développement des humanités numériques. L’événement a également permis de mettre en avant l’expertise régionale en sciences du langage et en études culturelles, confirmant le rôle croissant de Beni Mellal comme pôle académique de référence.

Lors de la cérémonie de clôture, le coordinateur général du colloque, Mounir Oussikoum, est revenu sur les moments forts des débats et des échanges, avant d’annoncer la publication des actes du colloque dans la revue Littérature, Art et Langue qu’il dirige, revue hébergée sur le portail scientifique des revues marocaines. Cette publication viendra prolonger un événement qui a montré que la diversité linguistique n’est pas seulement un objet de discours, mais une ressource stratégique pour penser les transformations du monde contemporain.

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