Edy Cohen : La résolution 2797 du Conseil de sécurité, couronnement d’un parcours historique qui confirme la justesse de la cause marocaine au Sahara
À l’occasion du cinquantième anniversaire de la Marche Verte, la question du Sahara marocain revient au premier plan de la scène internationale avec un nouvel élan, après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution historique n° 2797, qui réaffirme la proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine comme solution réaliste et concrète au conflit régional artificiel autour du Sahara.
Cette décision renforce la position diplomatique du Maroc et traduit un long parcours de lutte politique et diplomatique mené par les rois du Maroc jusqu’à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le protège et le soutienne.
Dans ce contexte de développements positifs, « Al Maghribi Al Youm » a mené un entretien avec le chercheur et analyste politique israélien Edy Cohen, connu pour ses positions favorables à l’unité territoriale du Maroc et sa lecture approfondie des développements politiques dans le monde arabe. Cohen, chercheur au Centre Begin-Sadat pour les études stratégiques, est l’une des voix israéliennes les plus écoutées en arabe, s’adressant au public régional avec une perspective originale qui combine analyse académique et connaissance concrète de l’histoire des relations arabo-israéliennes.
Cette année marque le cinquantième anniversaire de la Marche Verte, une étape historique pour le Maroc. Cette célébration prend une dimension particulière après l’adoption de la résolution 2797 de l’ONU sur le Sahara. Quels sont vos messages à cette occasion ?
La Marche Verte a été un pas pacifique et majeur, menée par feu le Roi Hassan II, avec un peuple marocain uni derrière cette cause nationale. Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, la justice est rendue : le Conseil de sécurité reconnaît le droit du Maroc sur le Sahara, et le peuple marocain récolte les fruits de sa lutte pacifique. Le message est clair : la lutte pacifique porte ses fruits et les droits historiques se concrétisent par l’effort et la patience.
Comment avez-vous accueilli la résolution 2797 de l’ONU qui renforce la légitimité du Maroc au Sahara et soutient la proposition d’autonomie ?
En Israël, nous avons accueilli cette décision avec joie et célébrations, non seulement parmi les Juifs marocains, mais aussi dans divers cercles. La justice a enfin prévalu. Le Premier ministre Netanyahu a personnellement félicité le Roi Mohammed VI. Cette résolution montre au monde que le Maroc n’a lésé personne, mais a défendu ses droits de manière pacifique et légitime.
À la lumière de cette décision, peut-on dire que la communauté internationale reconnaît désormais de facto la marocanité du Sahara à travers son soutien à la solution politique réaliste menée par le Maroc ?
Certainement. Il existe une reconnaissance progressive et claire. Les États-Unis, l’ONU, Israël et d’autres pays reconnaissent désormais explicitement la souveraineté du Maroc sur le Sahara. La solution politique conduite par le Maroc est devenue l’unique option acceptable au niveau international.
Quelle est votre évaluation de la position de l’Algérie et du Front Polisario après cette décision qui constitue un revers pour leur projet séparatiste, sachant que de nombreuses voix considèrent le Polisario comme une organisation terroriste soutenue politiquement et militairement par l’Algérie ?
L’Algérie et le Polisario ont été très secoués par cette décision. Leur projet séparatiste a reçu un coup décisif après cinquante ans de fausses revendications. Cependant, je m’attends à ce qu’ils tentent de semer des tensions dans la région, en particulier avec le soutien de certains acteurs régionaux comme l’Iran. Néanmoins, le Maroc reste fort et stable, et sa souveraineté ne sera pas affectée par ces manœuvres.
Le Maroc a lancé de grands projets dans les provinces du Sud, notamment le port de Dakhla Atlantique et de nouvelles zones industrielles. Comment percevez-vous cette dynamique de développement menée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le Sud ?
Le Maroc progresse jour après jour dans le développement. Ces projets ne sont pas seulement économiques, ils sont aussi un message politique. Comparé à l’Algérie, il est clair que le Maroc construit l’avenir et investit dans son peuple et ses infrastructures, alors que l’Algérie fait face à des crises dans les ressources et les services essentiels. Cette dynamique reflète la vision sage du Roi Mohammed VI et son engagement pour le développement et la stabilité.
Dans quelle mesure peut-on dire que le développement économique constitue en soi un message politique qui affirme la souveraineté marocaine et consolide la stabilité dans la région ?
Sans aucun doute, le développement dans le Sahara est un message politique fort. Chaque projet réalisé confirme que le Maroc n’a jamais abandonné son Sahara, et que sa souveraineté n’est pas théorique mais bien réelle, traduite par des projets de développement, des infrastructures et de grands investissements.
Selon vous, les provinces du Sud peuvent-elles devenir un terrain propice à la coopération maroco-israélienne, notamment dans les domaines de la technologie, de l’eau, de l’agriculture et de l’énergie ?
Oui, il existe déjà des projets concrets dans ces domaines. Des délégations marocaines ont visité Israël et des délégations israéliennes ont visité le Maroc. La coopération est réelle dans l’agriculture, l’eau, l’énergie, les fruits et légumes, et certains projets n’ont pas encore été publiquement annoncés, mais ils avancent concrètement. L’avenir reposera sur une coopération durable entre les deux pays.
Le Maroc est un modèle unique de tolérance et de coexistence entre religions et cultures dans le monde arabe, renforcé par les accords d’Abraham qui ont ravivé les liens historiques profonds avec la communauté juive. Comment percevez-vous ce modèle marocain dans la promotion de la culture de la paix et du dialogue face aux tensions régionales ?
Le Maroc est unique dans le monde arabe. Tous les pays arabes ont persécuté les Juifs, sauf le Maroc qui les a protégés et a préservé leurs synagogues. Le Roi Mohammed V a refusé de livrer les Juifs aux nazis, déclarant : « Ce sont d’abord des Marocains avant d’être Juifs ». Ce modèle marocain reflète une véritable tolérance et coexistence, et montre comment un État peut être un exemple de paix et de vie commune entre différentes religions et cultures. J’aime le Maroc et je rêve de le visiter bientôt.



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